Mobilités et migrations : regards systémiques à l’heure de la mondialisation
Mobilités et migrations : regards systémiques à l’heure de la mondialisation
Les Alpes-Maritimes, en raison de leur position frontalière avec l’Italie, sont un point névralgique pour les questions migratoires en France. De ce fait, les professionnels sont confrontés à des prises en charge complexes.
Ainsi, comme le décrivent bien Maria Borcsa et Ivy Daure, jamais, dans l’histoire de l’humanité moderne, nous n’avons connu de mobilités de telle ampleur, ce qui met en tension des nombreux concepts liés à la sédentarité, considérés jusqu’alors comme "la normalité". Le contact avec autrui interroge les évidences liées à la culture, à la langue, à la communication et à l’identité de chacun.
De plus, la nature, les modalités et les effets des déplacements ont fondamentalement changé à l’époque des technologies de l’information et de la communication (TIC). L’aisance avec laquelle nous pouvons communiquer en transcendant les distances et les frontières modifie l’expérience d’"exil".
Par ailleurs, les déplacements humains ne transforment pas seulement celui qui part, mais aussi toutes les personnes rencontrées durant le parcours. Selon la perspective systémique, cet échange influence et altère nos perceptions, nos définitions et la structure même des relations sociales et familiales, plus précisément de la conjugalité, de la parentalité, des relations transgénérationnelles, entre autres.
Les professionnels travaillant avec les personnes venues d’ailleurs, peuvent se sentir souvent démunis face à des accompagnements exigeants qui demandent altérité et décentration.
Lors de cette journée Maria Borcsa et Ivy Daure présenteront de façon interactive et dynamique leurs lectures de la mobilité et de la migration afin d’éclairer et de donner au public des pistes pour enrichir leurs réflexions et leurs pratiques.
Quand les questions d’identité, d’appartenance et de culture s’immiscent dans la relation à l’Autre
Quand les questions d’identité, d’appartenance et de culture s’immiscent dans la relation à l’Autre
Dans nos pratiques d’accompagnement, qu’elles soient éducatives, thérapeutiques ou médicales, nous sommes sans cesse confrontés à la question de l’Autre. Cet Autre qui, parfois, nous dérange, nous bouscule ou nous échappe. Cet Autre qui ne parle pas tout à fait la même langue, qui ne partage ni nos repères, ni nos croyances, ni nos manières d’être au monde.
Cet Autre qui, pourtant, attend quelque chose de la relation : reconnaissance, soin, sécurité, présence.
Mais que se passe-t-il quand l’altérité devient trop grande ? Quand elle s’enracine dans une histoire de migration, de rupture, d’exil ou simplement dans une différence culturelle, générationnelle, ou même symbolique ?
Jean Claude Metraux nous invitera à migrer dans le monde de l’autre, à tisser une reconnaissance mutuelle entre professionnels et personnes dont l’histoire est marquée par la survie.
Comment rencontrer l’Autre sans le réduire à nos cadres, sans projeter sur lui nos certitudes, nos interprétations ou nos attentes ? Pour Alfredo Ancora, cet Autre, différent de moi, est bien rencontré et non construit. Il présentera les groupes transculturels comme une modalité d’accueil adaptée aux expériences de déracinement et de quête d’appartenance.
Geneviève Platteau, évoquera cette danse entre identité et appartenance pour les couples mixtes dans nos sociétés où chacun tente de trouver sa place.
Ces journées d’étude sont une invitation à penser la rencontre : non comme une évidence, mais comme une aventure, parfois risquée, toujours sensible, souvent complexe. La rencontre entre enfants et adultes venus d’ailleurs et professionnels interroge notre posture, notre écoute, notre capacité à accueillir la parole, les silences, les loyautés invisibles, les blessures de transmission, les conflits d’appartenance. Jonas Roisin présentera son expérience de la clinique de l’exil en décrivant les modalités de médiation entre bénéficiaires, professionnel·le·s et interprètes, pour construire un espace de soin et de compréhension au croisement des cultures de chacun.
Enfin, des professionnels de terrain et des adolescents accueillis en MECS partageront, chacun à leur manière, ce que signifie rencontrer l’Autre dans leur quotidien.
Au fil des journées, de partage d’expériences cliniques et de réflexions collectives, nous explorerons les tensions, les impasses mais aussi les possibles qui émergent lorsque les questions d’identité, d’appartenance et de culture traversent la relation d’aide. Car rencontrer l’Autre, c’est aussi, inévitablement, se rencontrer soi-même.
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